Tortue
A travers le miroir mathémalchimique
Une incursion plus profonde dans l’histoire de la Tortue
En se réveillant, Tess la tortue a senti que sa journée allait être spécial, une journée d’aventure. Comme toujours, elle a fait minutieusement planifié sa journée en commençant une liste. Le petit déjeuner d’abord, bien sûr – un bon petit déjeuner tranquille ; rien de bon n’a jamais été accompli sur un estomac vide. Mais ensuite, elle a voulu faire une belle promenade, très loin – elle est toujours en pleine forme, malgré ce que dit son neveu Raphaël. Même si ses jours de course contre Harry le Lièvre sont derrière elle, elle en a encore sous le pied.
Où aller se promener ? N’avait-elle pas lu l’autre jour qu’un nouveau chemin de méditation avait été inaugurée ? Le chemin du Zen – non, ce n’était pas tout à fait ça – le chemin de Zénon ! Oui, le chemin de Zénon – “jusqu’à l’infini”, si elle se souvient bien de ce slogan stupide.
Bien sûr qu’il n’allait pas jusqu’à l’infini ; le joli dessin sur le dépliant était plus réaliste et montrait que la promenade couvrait effectivement une infinité de dalles de chemin consécutives. Le chemin ne va-t-il pas du Centre-Ville jusqu’au bas de la Colline Intégrale ? Puis, après sa promenade, elle pourrait monter au sommet de la Colline Intégrale, sur la plus haute des terrasses de Lebesgue, et profiter de la vue. Regarder les falaises de Riemann, et peut-être y prendre son déjeuner.
Le déjeuner… d’ailleurs que prendrait-elle pour déjeuner ? Une laitue bien sûr, quelques baies, et une bonne baguette. Tout ça tiendra sûrement dans le petit sac brodé fourni dans le kit d’accessoires de son cerf-volant – il y avait une petite brise, c’était donc une belle journée pour essayer le cerf-volant que Wacław lui avait offert pour son anniversaire. Voilà, tout est sur la liste : le petit-déjeuner, la promenade de Zénon, la colline intégrale, le déjeuner. Et puis une sieste. Bien sûr.
Et voici Tess, qui avance sur le chemin de Zénon, avec le mur de Riemann à sa droite. Elle passera un moment encore plus agréable qu’elle ne l’imaginait, car c’est l’un des rares jours où les conditions météorologiques sont idéales, et une volée de flocons de Koch l’accompagnera sur la Colline Intégrale.
